Les Français, pour se garantir des appuis locaux, nouent des alliances avec les sectes caodaïste, Hoa Hao et Bình Xuyên, et comptent sur le soutien des catholiques vietnamiens. Les cours hebdomadaires de propagande politique deviennent obligatoires. Lê Duẩn, jusque-là chef des réseaux clandestins au Sud, revient vers 1957 à Hanoï : communiste doctrinaire et partisan de la reprise de la lutte révolutionnaire, il gagne en influence au sein du Parti et, en 1960, en devient le secrétaire général. Doumer met sur place les services généraux du Gouvernement général et obtient en 1898 la création d'un budget général de l'Indochine ; l'Union indochinoise, outre les trois parties du Viêt Nam, comprend également le Protectorat du Cambodge auquel s'ajoute ensuite celui du Laos[92]. À l'intérieur, les voies de communication permettent un brassage du peuple Viêt des différentes régions, ce qui contribue à éveiller et entretenir la conscience nationale. Les rares images de ces hommes sortant de leur cellule montrent des êtres humains décharnés, les os à nu, les yeux exorbités. L'organisation sociale viêt est divisée par les Chinois en quatre classes : lettrés, cultivateurs, artisans et commerçants. Bénéficiant d'un large soutien de la population, et aidé par le lettré et stratège Nguyên Trai, Lê Lợi contrôle en 1426 une grande partie du territoire, ce qui lui permet de créer une administration parallèle. Le vietnamien s'enrichit également d'un grand nombre de parlers locaux, qui occasionnent d'importantes variations de prononciation et de vocabulaire[13]. Hô Chi Minh, dont le gouvernement n'est reconnu par aucune capitale, doit de son côté prendre acte du rapport de forces et traiter avec les Français. Entretemps, le conflit continue de connaître des développements : les Américains et les Sud-Vietnamiens tentent par tous les moyens de réduire les positions adverses tandis que les Nord-Vietnamiens essaient de consolider les leurs. 39 Victoire Timbre De Collection. Comme la Chine, le pays est cependant victime des incursions des puissances occidentales : en 1862, le Second Empire français s'empare de la Cochinchine, partie sud du pays. En 1932, le retour au pays de l'empereur Bảo Đại, qui suivait jusque-là des études en France, semble annoncer un nouveau mouvement de réformes : dès le 10 septembre, dans sa première ordonnance, le souverain annonce son intention de gouverner « avec le concours du peuple » en instaurant une monarchie constitutionnelle. Au Tonkin, où se trouve la capitale administrative Hanoï, la population est surtout formée de fonctionnaires : le recensement de 1937 relève 18 171 Européens ; Saïgon, en Cochinchine, est au contraire la capitale économique de l'Indochine : 16 084 vivent dans la colonie et y représentent 0,35 % de la population, soit la densité la plus forte. En février 1962, Diệm lance une vaste opération de lutte contre le Việt Cộng : le programme hameau stratégique est mis en place pour contrer la pénétration communiste dans les campagnes, en regroupant la population rurale dans des nouveaux villages fortifiés, construits et administrés dans une logique d'autodéfense. La chute de Saïgon et la fin de la guerre suscitent l'espoir au sein d'une partie de la population du Sud, lassée à la fois de la guerre et de la corruption du régime sudiste. La nécessité de moderniser l'Armée populaire vietnamienne implique néanmoins de se tourner principalement vers l'aide technique des Soviétiques, ce qui tend à refroidir les rapports avec les Chinois. Les souverains continuent d'accorder une attention particulière à l'armée, dont les effectifs sont sensiblement développés. En janvier 1969, Richard Nixon succède à Lyndon Johnson à la présidence des États-Unis. Hô Chi Minh arrive à Hanoï fin août ; le chef du Việt Minh est alors peu connu et la plupart, y compris au sein des Alliés, ignorent qu'il est la même personne que Nguyễn Ái Quốc. Ils contribuent par ailleurs à remettre en usage le nom ancien du pays, Viêt Nam, qui était tombé en désuétude depuis 1838[103]. Ce royaume, large de deux à trois cents kilomètres, longe la mer de Chine, de la Porte d'Annam au sud, jusqu'au nord de l'actuelle Canton. La fonction de Premier ministre d'Annam est cependant supprimée : le Résident supérieur français continue de présider les séances du Conseil impérial sans être « gêné » par un chef du gouvernement annamite. Une mission d'exploration commerciale en Chine est constituée en 1895 par Ulysse Pila, président de la Compagnie lyonnaise d'Indochine. Dotées d'armes chinoises modernes et donc d'une puissance de feu que les Français n'avaient pas prévu, les troupes de Giáp prennent au piège les troupes de l'Union française. Il faut attendre le règne de Đinh Bộ Lĩnh pour que les seigneuries, pour parer à la menace posée par la dynastie Song, soient à nouveau rassemblées sous une autorité centrale stable. Assez vite, les dirigeants se rendent compte que la socialisation à marche forcée de l'ancien Sud Viêt Nam n'a pas produit les résultats escomptés. Indochine PA1 surcharge Pecule utilisation fiscale gomme coloniale bloc de 4 ** MNH. Le 20 juillet 1954, les accords de Genève sont signés, actant dans les faits la partition du Viêt Nam, en même temps que la reconnaissance de son indépendance. À l'hiver 1944, les guérilleros Việt Minh se manifestent à nouveau en Indochine en attaquant quelques postes français. Le 27 janvier 1973, les accords de paix de Paris sont enfin signés : le texte prévoit le retrait des troupes américaines avant le 31 mars de la même année, le déminage d'Haïphong, un processus de réconciliation nationale au Sud Viêt Nam avec tenue d'élections et libération des prisonniers politiques. Dans la deuxième moitié des années 1970, alors que le pays traverse de très graves difficultés économiques au sortir de la guerre et que la radicalisation du régime se poursuit, la fuite des populations s'accélère. L'Université indochinoise est rouverte et l'éducation développée à tous les degrés ; en décembre 1917 est promulgué un Règlement général de l'Instruction publique, qui réorganise et rationalise l'enseignement primaire et secondaire en Indochine. Bảo Đại, quant à lui, se raidit dans la perspective d'un possible lâchage par la France : fin juin, il nomme au poste de premier ministre Ngô Đình Diệm, dont l'anticommunisme lui vaut d'être soutenu par les États-Unis. Paul Bert prend des mesures pour associer les Vietnamiens à la gestion de leur pays : il crée notamment un conseil de notables, qui ne dispose cependant pas d'un pouvoir réel. Des contacts sont pris en vue d'ouvrir les négociations ; le gouvernement sud-vietnamien y participe de mauvaise grâce et en demandant tout d'abord que le FNL en soit exclu[220],[221],[222]. Hô Chi Minh lui-même fait des gestes envers les Français, qui exigent cependant de leur côté l'arrêt de la guérilla : les contacts entre le chef du Việt Minh et Paul Mus, conseiller de Bollaert, n'aboutissent à rien de concret. Ces régions sont elles-mêmes intégrées en 1887 à l'Indochine française. Se désintéressant du Dong Minh Hoï, il multiplie les contacts avec les Américains[134],[135]. Le pays rejoint également l'ASEAN[241]. À partir de juillet 1941, les accords Darlan-Kato régissent les rapports en Indochine entre Vichy et le Japon et les troupes japonaises peuvent stationner dans l'ensemble de l'Indochine, jusqu'en Cochinchine[128]. Dans les années 1880, l'expédition du Tonkin permet à la République française de parachever la conquête du territoire vietnamien : la partie du pays qui restait sous le contrôle des Nguyễn est soumise à un régime de double protectorat, qui la divise administrativement en deux. Les changements économiques, si leur ampleur demeure limitée, n'en sont pas moins réels : la loi sur l'agriculture de 1987 garantit aux familles le droit à l'usage des sols pour une longue durée ainsi que celui de leur cession, ce qui marque la fin de l'agriculture collectivisée et planifiée. Les rois Hồng donnent naissance au culte des ancêtres, religion essentielle du Viêt Nam : la légende de nombreux génies tutélaires des villages vietnamien se rapporte au règne des Hồng, et le culte des fondateurs nourrit la trame des croyances et pratiques culturelles des Vietnamiens[10],[11]. Hô Chi Minh, de son côté, se sent assez fort pour rompre avec le « gouvernement provisoire » soutenu par les Chinois, crée un Comité de libération nationale entièrement dominé par les communistes, et lance un mot d'ordre d'insurrection générale pour prendre le pouvoir avant que les Français ne puissent revenir. Les termes utilisés en vietnamien pour désigner respectivement le Nord, le Centre et le Sud sont respectivement, pour le Tonkin, Bac Ky (« pays du Nord »), pour l'Annam, Trung Ky (« pays du Centre ») et pour la Cochinchine, Nam Ky (« pays du Sud »). Les heurts réguliers entre les Français et les Chinois, dont le gouvernement refuse de reconnaître le traité de 1874, signent le départ de la guerre franco-chinoise[80],[81]. Ayant constamment à tenir compte de la Chine dans leur politique étrangère, les Viêt en arrivent progressivement à revendiquer un statut de souveraineté égal, et à penser le monde en termes de « Nord » et de « Sud », eux-mêmes devenant le « Nord » et affichant leurs prétentions face à leur voisin du « Sud », le Champā[20],[21]. Désormais respecté par la Chine, le Đại Việt affronte à nouveau au Sud le Champā, qui a repris les hostilités après vingt ans de paix. Il tend cependant, à la fin des années 1930, à être supplanté par le Parti démocrate, qui préconise une évolution vers un statut de dominion. L'Indochine française connaît dans la première moitié du XXe siècle une profonde transformation sociale et économique : le développement de l'instruction favorise le développement d'une nouvelle élite annamite qui remplace l'ancienne génération des lettrés nationalistes, laquelle tend à s'éteindre. Rejoint à Formose (alors possession japonaise) par un jeune prince royal, Cường Để, il y crée un mouvement indépendantiste, le Việt Nam Duy Tân Hội (Société pour un nouveau Viêt Nam), qui vise à former au Japon des étudiants annamites et à préparer la libération du Viêt Nam. Le recrutement par concours des mandarins, sur le modèle des examens impériaux chinois basés sur la connaissance des écrits confucéens, supplante l'hérédité et la recommandation pour le recrutement des fonctionnaires J.-C., s'étendait sur le Viêt Nam, le Cambodge et la Thaïlande actuels. Dès le lendemain de la signature, Nguyễn Văn Thiệu appelle à poursuivre le combat contre les communistes ; il se refuse à réunir la commission de réconciliation nationale et à libérer les prisonniers politiques. Le président Clinton lève en 1994 l'embargo commercial américain contre le Viêt Nam[236] ; l'année suivante, le Viêt Nam et les États-Unis rétablissent leurs relations diplomatiques. Le Đại Việt doit à plusieurs reprises lutter pour conquérir ou défendre son territoire, face au royaume de Champā puis à l'Empire mongol ; plusieurs dynasties rivales se disputent également la souveraineté du pays. Un assemblée territoriale est finalement formée en Cochinchine : le 23 avril, elle vote le rattachement de la colonie au Viêt Nam, ce que le Parlement français ratifie le 20 mai. Le Tonkin intéresse tout particulièrement les Français pour la fertilité de son sol et les richesses de son sous-sol[74] : ses richesses minières poussent la France à fonder en 1881 une Société des mines de l'Indochine. Trường Chinh, tenu pour responsable, est démis de ses fonctions de secrétaire général du Parti des travailleurs du Viêt Nam ; l'essentiel des dirigeants du régime reste cependant en place. J.-C., des populations de langue austronésienne, les Cham, sans doute venus de l'île de Bornéo, s'installent sur le littoral du Viêt Nam central. Le Viêt Nam est, plus que jamais, l'un des principaux théâtres de manœuvres de la guerre froide. Zhao Tuo adopte les mœurs et les coutumes des Viêt et organise son royaume en plaçant les provinces sous l'autorité de légats chargés des registres du cens et de la levée des impôts, pratiques qui perdurent à travers les siècles. L'État du Viêt Nam laisse la place à la république du Viêt Nam - nom sous lequel le Sud Viêt Nam est désormais officiellement connu - dont Ngô Đình Diệm devient le président. Six mois plus tard, sur ordre de Gambetta, successeur de Ferry, des renforts militaires sont envoyés pour protéger les ingénieurs français au Tonkin. La république démocratique du Viêt Nam (Nord Viêt Nam), dont Hô Chi Minh est le président et Phạm Văn Đồng le Premier ministre, applique une politique communiste de stricte obédience. Environ trois millions de personnes quittent le Viêt Nam au fil des années : pour la seule année 1979, 250 000 boat-people fuient le pays, dans des conditions parfois dramatiques. Le nouveau chef de l'État annonce par ailleurs qu'il n'organisera pas le scrutin national prévu par les accords de Genève car celui-ci ne pourrait se dérouler librement dans le Nord communiste. En 1977, la république socialiste du Viêt Nam est admise à l'ONU[233]. Dans les années 1920, des recherches archéologiques ont fourni des indications sur une civilisation antérieure à ces migrations, qui aurait existé au Nord de l'actuel Viêt Nam. Grâce à l'aide américaine, les forces de l'Armée de la république du Viêt Nam (nouveau nom de l'ex-Armée nationale vietnamienne) passent en quatre ans de 170 000 à 270 000 hommes. En février 1939, la menace se précise avec l'installation des Japonais sur l'île chinoise d'Hainan. Son envoyé, Henri Brenier, souligne en 1897 le faible volume du commerce entre Tonkin La taxe foncière, égale pour tous les exploitants quelle que soit la surface de leur terre, aboutit à des injustices profondes du fait de l'inégalité des surfaces. Les Français sont cependant confrontés à des mouvements de révolte en Cochinchine. Les solutions pour la définition ANCIEN D'INDOCHINE pour des mots croisés ou mots fléchés, ainsi que des synonymes existants. Après la mort de Shi Xie en 226, les troubles recommencent dans la province : le retour à une administration directe par les Chinois est mal accepté et les fonctionnaires impériaux qui succèdent à Shi Xie sont souvent corrompus. Les Français reprennent progressivement le contrôle de la Cochinchine, et doivent affronter des actions de guérilla du Việt Minh, qui organise l'insécurité. La bourgeoisie cochinchinoise s'organise, notamment à travers le Parti démocrate. La politique répressive de l'empereur est également motivée par la situation économique désastreuse du pays, où les variations du prix du riz perturbent la vie des campagnes et provoquent de nombreuses rébellions. En juillet 1881, le président du Conseil Jules Ferry fait voter des crédits pour assurer la sécurité des Français au Tonkin, celle-ci ne pouvant être garantie par les autorités de Hué. Au Sud, les Nguyễn sont confrontés à des révoltes provoquées par le coût de la vie. LA COLONISATION DE L'INDOCHINE 1 - Dominique de LA MOTTE, « De l'autre côté de l'eau (Indochine, 1950-1952) », Paris, Tallandier, 2009, p. 81. La langue écrite nationale, le chữ nôm, utilise les caractères chinois, témoignant de la profondeur de l'empreinte culturelle chinoise[37]. Affranchissement complémentaire de 16 c pour envoi recommandé pour Marseille. Les derniers partisans des Trần sont éliminés, ce qui permet aux Lê d'asseoir leur autorité face aux Chinois[41]. La production agricole, dans un pays jusque-là essentiellement rural, s'effondre ; les bombardements au napalm, la guerre chimique avec l'usage de défoliants comme l'agent orange, ravagent les campagnes vietnamiennes, causant de nombreuses victimes civiles ainsi qu'un véritable désastre écologique et sanitaire. La division entre Nord et Sud, dont le XVIIIe siècle apparaît comme le point culminant mais qui se reproduit par la suite, constitue l'un des éléments moteurs de l'histoire vietnamienne. Cet article présente une liste de pays ou d'États aujourd'hui disparus. En 1980, le Viêt Nam est l'un des pays les plus pauvres de la planète. La cour de Hué élève quant à elle à la dignité mandarinale Liu Yongfu, le chef des Pavillons noirs. Les députés de l'Assemblée nationale vietnamienne sont élus en avril 1976 : le 2 juillet, le Viêt Nam est officiellement réunifié sous le nom de république socialiste du Viêt Nam. Ils créent en 1912 une nouvelle organisation, la Việt Nam Quang Phục Hội (Association pour la restauration du Viêt Nam), animent un gouvernement provisoire présidé par Cường Để et agissent sur le sol indochinois par l'entremise de sociétés secrètes. Les premières annales historiques vietnamiennes, alors rédigées en han, datent de cette époque ; il faut attendre le XIIIe siècle pour qu'apparaissent les premiers textes en chữ nôm, la langue écrite des Viêt[36]. 15 000 membres des troupes de la France et l'État du Viêt Nam - dont 4 000 parachutés en renfort durant la bataille - sont impliqués dans les combats. L'Indochine française ne devient à aucun moment une terre de peuplement, les colons français étant peu nombreux : la « société coloniale » est dans les faits partagée entre les colons proprement dits, les fonctionnaires et les militaires. Xuân entretient des contacts avec Bảo Đại (lui-même soutenu par le MRP) mais ses efforts pour constituer une « troisième force » entre l'ex-empereur et Hô Chi Minh sont ruinés par les milieux politiques cochinchinois, qui souhaitent conserver l'autonomie de la colonie. À partir de mars 1965, les aviations américaine et sud-vietnamienne lancent l'opération Rolling Thunder, une campagne de bombardements massifs contre le Nord Viêt Nam, destinée à détruire les infrastructures du régime communiste et à interrompre son aide au Việt Cộng[215],[216]. Source : Gouvernement général de l’Indochine, Service de l’Information, Souverains et notabilités d’Indochine. Ngô Đình Cẩn, autre frère du président, dirige la police secrète, qu'il utilise comme une véritable armée privée[196],[197],[198]. Le Corps expéditionnaire subit de lourdes pertes et les Français doivent abandonner plusieurs places fortes, dont Lạng Sơn et Cao Bằng. Ils évoquent un royaume appelé Fou-nan et décrivent ses habitants comme étant « laids et noirs, avec des cheveux frisés ». J.-C. : le Van Lang est alors soumis par Thuc Phan, un souverain voisin (Chinois pour les uns, Viêt selon les autres) qui fonde le royaume élargi d'Âu Lạc, et règne sous le nom de An Duong. Le Conseil colonial de Cochinchine, la Chambre des représentants d'Annam et celle du Tonkin, bien qu'étant des assemblées élues, ne sont ni délibératives ni exécutives. Channel: Ressources – Mémoires d'Indochine NSFW? J.-C. Des découvertes tendent à indiquer que des États ont existé au Viêt Nam entre 2878 av. Dupré, qui avait agi de sa propre initiative, dépêche alors un autre émissaire pour calmer la situation avec la cour de Hué. La situation est confuse et, fin septembre, des heurts éclatent à Saïgon. Les origines exactes du vietnamien ont fait l'objet de débats : la majorité des chercheurs le rattachent aux langues môn-khmer, dont les langues viêt-muong composent une branche, mais une autre thèse le veut également mâtiné d'un dialecte thaï qui aurait contribué à lui conférer sa forme. Les Américains considèrent désormais que la chute de Diệm n'est plus qu'une question de temps. À partir de la première moitié du XVIIe siècle, les Viêt s'emparent du Kampuchéa Krom (plus tard appelé Cochinchine, et correspondant au Sud du Viêt Nam actuel), jusque-là terre khmère, et où s'installent dès 1622 des colons Viêt[53]. Le 28 août, le Việt Minh forme un gouvernement provisoire ; Bảo Đại, désormais appelé « citoyen Vinh Tuy », y occupe une fonction de conseiller. Des populations - dans des circonstances infiniment moins dramatiques que sous la politique menée par les Khmers rouges au Cambodge voisin, mais néanmoins sous la coercition - sont déplacées à la campagne, dans des régions parfois hostiles[230],[232]. Une assemblée constituante est élue en mars 1956 et en octobre, pour le premier anniversaire de la proclamation de la république, une constitution est adoptée, qui confère au chef de l'État des pouvoirs très étendus. De nombreux militants sont envoyés au bagne de Poulo Condor[117]. L'administration américaine alterne négociations, offres de cessez-le-feu et offensives, pour être militairement en position de force durant les pourparlers qui s'éternisent. L'archevêque Ngô Đình Thục, dignitaire religieux et lui aussi conseiller très influent, réalise également de fructueux investissements immobiliers et commerciaux. Entre les deux, la capitale Phú Xuân et ses environs bénéficient d'une statut particulier[59]. Indochine : Quand 85 déserteurs marocains ont été rapatriés du Vietnam vers le Maroc. Les Bình Xuyên, généralement présentés comme une secte, sont moins un mouvement religieux qu'une organisation criminelle, qui contrôle le trafic de drogue à Saigon[118],[119]. Le 23 octobre, sur le conseil du colonel américain Edward Lansdale, chef de la mission de la CIA à Saïgon, Diệm organise un référendum qui décide de la destitution de Bảo Đại et du choix d'un régime politique républicain. Le 31 mai, Hô et sa délégation s'envolent pour la France. En 1418, Lê Lợi, fils d'une grande famille de propriétaires, lance un mouvement de résistance contre les Chinois. Charles Le Myre de Vilers, gouverneur de Cochinchine, avertit Paris que, devant la mauvaise volonté des autorités annamites et les incursions des Pavillons noirs, il convient de doubler la garnison. Mais, dans les premières années du Xe siècle, l'Empire Tang se désagrège : la Chine entre dans la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes. Les Français doivent en effet gérer la personnalité particulière de l'empereur Thành Thái, personnage « fantasque » dont le comportement scandalise les milieux conservateurs de la cour impériale. Ces populations, d'ethnie Muong et Tay, se seraient mélangées, au cours de leur migration vers le Sud, avec d'autres peuplades, les Mélano-indonésiens, qui auraient eux-mêmes, par la suite, migré vers l'Insulinde. Les dirigeants du Dong Minh Hoï sont, eux aussi, éliminés politiquement ou physiquement. Les mandarins se déclarent alors prêts à négocier, mais Montigny n'arrive qu'en janvier 1857. En 2007, le pays devient membre de l'OMC. Le conflit indochinois se prolonge et coûte de plus en plus cher à l'État français, tandis que l'Armée populaire vietnamienne poursuit ses offensives et pénètre désormais en territoire laotien. Dès 1879, le ministère français de la marine propose l'envoi de troupes face aux attaques régulières des Pavillons noirs, mais le gouvernement de la République hésite encore à se lancer dans un engrenage de conquête. En 1965, une division de Marines américains débarque sur la plage de Đà Nẵng, marquant le début de l'intervention directe des troupes américaines, placées sous le commandement du général William Westmoreland, responsable du Military Assistance Command, Vietnam (MACV). Le Nam Viêt passe alors sous la coupe de la Chine, et ce pour plus d'un millénaire[15]. Il réalise d'autres conquêtes avant d'être tué, en mai 1883, lors d'un combat contre les Pavillons noirs. Le mythe des rois Hồng (ou Hung), dont l'histoire est perpétuée par la tradition orale, accompagne la création de l'espace social vietnamien, qui mêle l'espace naturel et l'espace merveilleux, l'espace historique et l'espace légendaire. Cette nouvelle organisation, qui remplace l'ancien Front démocratique indochinois, prend le nom de Viêt Nam Doc Lap Dong Minh Hôi (soit Ligue pour l'indépendance du Viêt Nam), abrégé en Việt Minh[131],[132]. Les réformes économiques amènent par ailleurs des Việt Kiều (membres de la diaspora vietnamienne) à revenir au pays, les autorités vietnamiennes encourageant désormais leur retour[240],[238]. Il y eut pire dans un des bâtiments du pénitencier : les « cages à tigre » : dans celui de Trai Phu Tuong, la petite porte et le haut mur, que l’on découvre au bout d’un chemin en terre, permettaient de dissimuler ces cachots exigus enterrés au plafond grillagé, « inventés » par les Français et réutilisés par les Américains. Phan Thanh Giản, l'homme de la négociation avec les Français, se suicide[77],[78]. Le bombardement de la ville par l'artillerie française entraîne de nombreux morts civils, bien qu'aucun consensus n'existe quant au nombre de victimes : les Vietnamiens parlent de 20 000 morts, une estimation française de 6 000 morts, d'autres chiffres, plus modestes, de 500 à 1 000 victimes[155],[157]. Le résultat est un profond bouleversement des structures sociales du Sud Viêt Nam : en 1974, sur une population de 20 millions d'habitants, on comptera 10 500 000 réfugiés vivant dans des conditions souvent misérables. Les investissements étrangers au Viêt Nam font l'objet de l'une des législations les plus libérales de l'Asie du Sud-Est[230],[239]. Au dos cachet SAIGON CENTRAL 12-4-29 COCHINCHINE + cachet NEUILLY SUR SEINE 21-4-29 SEINE + cachet MILAN 23-4-29 + cachet AMB. Le Việt Minh - dont les candidats se présentent souvent sans concurrence - triomphe, obtenant une légitimité électorale malgré la liberté très relative du scrutin[146]. Le Parti des travailleurs annonce son intention de mener dans tout le pays une « triple révolution », culturelle, idéologique, mais aussi scientifique et technique. Le gouvernement français demeure partagé entre la poursuite de la guerre et l'ouverture de négociations, qui pourraient ou non inclure le Viet Minh. Le royaume de Champā, qui occupe le centre de l'actuel Viêt Nam, étend son territoire aux dépens des Khmers et a des relations conflictuelles avec les Viêt, faites de razzias et de pillages, mais aussi parfois de commerce, du début du IIe siècle à la fin du IXe siècle[19]. L'aîné des fils partis avec Âu Cơ devient, sous le nom de Hùng Vương, le souverain d'un royaume appelé Van Lang (« pays des hommes tatoués », situé dans le delta du Fleuve Rouge et correspondant à l'actuelle province de Vĩnh Phúc) : il fonde la dynastie Hồng Bàng. Bảo Đại nomme Trần Văn Hữu chef du gouvernement en 1950, mais la réalité du pouvoir est en grande partie détenue par Nguyễn Văn Tâm, chef de la sécurité. En 1929, le VNQDD assassine Hervé Bazin, directeur général de l'Office général de la main-d'œuvre, une entreprise spécialisée dans le recrutement de travailleurs engagés. Les soulèvements successifs sont matés tant par les Trinh que par les Nguyễn jusqu'en 1771, date à laquelle éclate la révolte menée par les trois frères Tây Sơn[54]. Alors que les relations avec la France se tendent, le Viêt Nam des Nguyễn est dans une situation politique et économique critique. En Indochine, les hommes du Việt Minh animent à la fin 1943 des maquis dans les zones montagneuses près de la frontière chinoise et prennent temporairement le contrôle de divers villages, mais les autorités coloniales multiplient les patrouilles et les forcent bientôt à se replier. Le Đại Việt bénéficie par ailleurs d'un essor de son commerce extérieur. elles sont régulièrement complétées et mises à jour. Le général Leclerc arrive à Kandy (Ceylan) pour préparer l'entrée en Indochine du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient qui avait été mis sur pied pour combattre les Japonais, mais il apprend sur place qu'en vertu des accords de Potsdam, dont les Français ont été tenus à l'écart, le Royaume-Uni doit débarquer au Sud de l'Indochine pour désarmer les Japonais et maintenir l'ordre, tandis que la république de Chine fera de même au Nord ; les troupes françaises ne peuvent pas encore débarquer. La menace extérieure posée par les Mongols et la dureté des temps permettent en outre aux Trần de justifier leur politique autoritaire. Le 14 août 1945, après les bombardements atomiques, le Japon annonce sa capitulation. Le 23 juin 1884, une colonne française tombe dans une embuscade chinoise. À Saïgon, Ngô Đình Diệm est placé sous la protection du quartier général japonais. Ce n'est qu'après la signature du traité de Tianjin avec la Chine que l'amiral Rigault de Genouilly est envoyé à Tourane, où il arrive en août 1858, à la tête de 2 300 hommes, Français et Espagnols[75],[76]. Un ensemble de mesures sont prises pour libéraliser l'économie et, dans une certaine mesure, la vie intellectuelle. Cette culture entretenait des relations avec la Chine. En 1847, la France réclame au royaume d'Annam les mêmes avantages qu'elle et le Royaume-Uni ont obtenu en Chine ; elle exige en outre que soit respectée la liberté religieuse au Viêt Nam : après un ultimatum en ce sens, un incident grave a lieu quand deux vaisseaux de guerre français détruisent les défenses côtières et la flotte vietnamienne à Tourane. L’administration coloniale française a construit 120 cellules de ce type. Le 5 juin 1948, à bord d'un croiseur en baie de Hạ Long, Xuân et Bollaert signent enfin un accord, en présence de Bảo Đại qui le contresigne : la France reconnaît l'indépendance du Viêt Nam, dans le cadre de l'Union française dont il demeure un État associé, ainsi que le principe de l'unité des trois ky, bien que celle-ci demeure à concrétiser. Des dizaines de civils, blancs ou eurasiens, sont tués ou pris en otage ; Hô Chi Minh, réfugié hors de Hanoï, lance un appel à la guerre à outrance. Après une éphémère présidence civile, la tête de l'État est à nouveau occupée par un militaire, le général Nguyễn Văn Thiệu. d'introduction par Albert Sarraut, Ancien Gouverneur Général de l'Indochine, broché, couverture cartonnée souple, avec jaquette à rabats d'origine défraîchie, illustré de planches photographiques à pleine page (96), très bon état. Les Chams sont défaits en 1470-1471 : Vijaya est détruite et le Đại Việt annexe la région s'étendant du Col des Nuages au Col Cù Mông. Le début du XVIIIe siècle coïncide avec le déclin du pouvoir des Trinh : l'économie du Nord se dégrade, du fait d'une mauvaise gestion et de catastrophes naturelles qui, provoquées en partie par le manque d'entretien des digues, dévastent l'agriculture. En novembre 1956, un soulèvement paysan éclate dans la province de Nghệ An : Hô Chi Minh fait écraser la rébellion par la troupe et environ 6 000 paysans sont tués ou déportés.