Le pays bénéficie alors d'une administration très efficace, grâce notamment à une grande centralisation des décisions et à une bureaucratie d'obédience confucéenne. Bruce McFarland Lockhart, William J. Duiker, Southeast Asia: A Historical Encyclopedia from Angkor Wat to East Timor, Southeast Asia: A Historical Encyclopedia, from Angkor Wat to East Timor. Le nom de Viêt Nam, auparavant interdit, est employé par le Gouverneur général. Dương Văn Minh, qui avait déjà été président durant quelques mois après la chute de Diệm, lui succède mais le délitement du Sud Viêt Nam est total et, le 30 avril 1975, Saïgon tombe tandis qu'une partie de la population fuit ou tente de fuir au milieu de scènes de panique[226]. Les inégalités économiques, sociales et politiques contribuent à alimenter de profondes frustrations[110],[111],[112]. Montigny soumet alors au ministre français des affaires étrangères, le comte Walewski, un projet de conquête de la « Basse-Cochinchine » - soit du Viêt Nam méridional - et assure que les Français seront accueillis par les indigènes comme des libérateurs. Bảo Đại, désabusé et d'un caractère quelque peu indolent, compense son manque d'influence réelle en consacrant l'essentiel de son temps à ses loisirs[125],[124]. Au Sud du Viêt Nam, des fouilles entreprises sur le site d'Oc Eo au début des années 2000 ont permis de mieux connaître une culture qui, au moins au IIIe siècle apr. En 1987, il invite les intellectuels à s'exprimer librement. Dans le même temps, Tự Đức promulgue un nouvel édit de persécution des chrétiens. Grâce à … L'enseignement primaire supérieur se développe particulièrement et contribue à engendrer une petite bourgeoisie vietnamienne. On les laissait mourir (…). En 1945, les Japonais démantèlent l'administration française ; quelques mois plus tard, le Việt Minh, mouvement indépendantiste contrôlé par le Parti communiste indochinois de Hô Chi Minh profite de la capitulation du Japon et de l'absence totale des autorités civiles et militaires françaises dont les fonctionnaires et soldats sont tous emprisonnés pour prendre le pouvoir sur une partie du territoire et proclamer l'indépendance du Viêt Nam. Doudart de Lagrée meurt de maladie au bout de deux ans d'expédition, mais Garnier en revient convaincu que la bonne voie menant en Chine du Sud n'est pas le Mékong mais le fleuve Rouge. Lê Chiêu Thống, décidé à reconquérir son trône, décide de s'allier avec la Chine : l'armée des Qing pénètre sur le territoire du pays, mais se livre à de nombreuses exactions, retournant la population contre les Lê. Bảo Đại compense le choc de cette mesure en nommant au ministère de l'intérieur de l'Annam une personnalité nationaliste montante, le jeune mandarin catholique Ngô Đình Diệm. Les escarmouches frontalières avec le Champā ne cessent pas : vers 1025, le Đại Việt entreprend sa « marche vers le Sud » (nam tiên), aux dépens notamment du Champā, qui sombre au XIe siècle dans la confusion politique, et avec lequel les problèmes de frontières sont récurrents[32]. Minh Mạng renforce quant à lui la structure mandarinale et resserre en 1832 le gouvernement autour d'un conseil secret, le Côm mât viên, composé du maréchal du centre et de quatre grands chanceliers. L'effondrement du pouvoir central permet aux Viets de se libérer de la tutelle de la Chine. Les modèles politiques et religieux du Champā sont importés d'Inde[3]. À Hué, quatre empereurs se sont succédé depuis la mort de Tự Đức, la véritable autorité étant détenue par les régents Tôn Thất Thuyết et Nguyễn Văn Tường, qui ont renversé ou tué trois souverains successifs. Le gouvernement français demeure partagé entre la poursuite de la guerre et l'ouverture de négociations, qui pourraient ou non inclure le Viet Minh. En juin 1969, le Việt Cộng proclame un gouvernement, le Gouvernement révolutionnaire provisoire de la république du Sud Viêt Nam, à la fois pour administrer les zones sous son contrôle et pour pouvoir participer aux négociations de Paris, qui deviennent dès lors quadripartites[223]. Plusieurs dizaines de milliers de Vietnamiens, ouvriers ou tirailleurs indochinois, sont en outre envoyés en Europe pour participer à l'effort de guerre français[106],[107]. À l'intérieur, les voies de communication permettent un brassage du peuple Viêt des différentes régions, ce qui contribue à éveiller et entretenir la conscience nationale. À partir de la première moitié du XVIIe siècle, les Viêt s'emparent du Kampuchéa Krom (plus tard appelé Cochinchine, et correspondant au Sud du Viêt Nam actuel), jusque-là terre khmère, et où s'installent dès 1622 des colons Viêt[53]. Le neveu du roi cham, emmené en captivité, offre sa vassalité à la cour du Đại Việt et sollicite son investiture comme roi de Champā[42]. Des membres de la communauté chinoise du Nam Việt sont tués pendant les troubles, ce qui sert de prétexte à l'empereur pour envoyer ses troupes « rétablir l'ordre » dans le royaume voisin. Le Nord Viêt Nam, de son côté, reprend progressivement ses manœuvres contre le Sud, sans encore passer à l'affrontement ouvert. Les troupes baodaïstes bénéficient cependant de moyens très insuffisants et les milices catholiques vietnamiennes, engagées aux côtés des Français, peinent à tenir leurs positions face aux communistes[169]. L'administration américaine alterne négociations, offres de cessez-le-feu et offensives, pour être militairement en position de force durant les pourparlers qui s'éternisent. L'ex-empereur revient enfin au Viêt Nam, sans soulever beaucoup d'enthousiasme, et s'installe à Đà Lạt. Les familles dirigeantes viêt sont fortement sinisées sur le plan culturel. La Grandière s'emploie à organiser l'administration de la Cochinchine : il maintient l'administration annamite mais doit remplacer les mandarins rappelés par Tự Đức par de nouveaux fonctionnaires indigènes, recrutés notamment parmi les chrétiens. Mais, dans les premières années du Xe siècle, l'Empire Tang se désagrège : la Chine entre dans la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes. Hô Chi Minh, âgé et malade, est de plus en plus éloigné de la gestion des affaires courantes et le politburo du Parti est, pour l'essentiel, dominé par Lê Duẩn, Lê Đức Thọ et le général Nguyễn Chí Thanh, ce dernier étant responsable, avec le ministre de la défense Võ Nguyên Giáp, de la stratégie militaire. L'opération Rolling Thunder, en outre, échoue d'une part à réduire les capacités du Nord Viêt Nam, dont les infrastructures peu développées peuvent endurer ce type d'assaut aérien, et d'autre part à détruire la piste Hô Chi Minh. En parallèle, tous les éléments de la présence française disparaissent du Viêt Nam : le gouvernement sudiste retire en juin 1955 ses délégués de l'assemblée de l'Union française, les dernières troupes du Corps expéditionnaire quittent le pays en avril 1956, les instructeurs militaires français s'en vont un an plus tard, en 1957, et les derniers biens publics français sont transférés en 1960[183],[184],[185],[172]. Tandis que le pouvoir des Tây Sơn décline, Nguyễn Anh, à nouveau réfugié au Siam, prépare activement la reconquête des territoires de sa famille. Les gouvernements de Nguyễn Văn Xuân et Trần Văn Hữu ayant démissionné, Bảo Đại entreprend de constituer un nouveau gouvernement, mais les différents chefs nationalistes se récusent, en premier lieu Ngô Đình Diệm qui vise une indépendance totale. L'arrivée de renforts venus de l'expédition chinoise et conduits par l'amiral Charner permet de relancer la conquête : fin février 1861, Charner enfonce les lignes vietnamiennes et prend la citadelle de Vĩnh Long et l'île de Poulo Condor. En 1285, les Mongols, désormais au pouvoir en Chine, attaquent à nouveau le royaume Viêt après que celui-ci a refusé à Kubilai Khan un droit de passage pour attaquer le Champā. Durant le XIVe siècle, la dynastie Trần décline ; en 1400, le mandarin Hồ Quý Ly dépose le dernier souverain Trần. Dans le courant de mars, les forces communistes réussissent une percée foudroyante tandis que l'Armée de la république du Viêt Nam s'effondre. Ces exportations se font cependant au détriment des populations locales : les paysans, pour améliorer leur ration alimentaire, doivent développer des cultures d'appoint et de substitution. Les relations avec le Champā se dégradent encore ; le pouvoir cham, affaibli par des querelles intestines, est en plein déclin et, en 1446, les Viêt prennent l'avantage et rasent la capitale du Champā, Vijaya. Le gouvernement impérial charge dès lors Montigny de faire connaître à l'empereur vietnamien la désapprobation de la France. Alors que les échanges avec l'URSS déclinent, le Viêt Nam développe ses liens économiques avec le Japon, Singapour et Hong Kong[238]. Les principales sont le caodaïsme, religion syncrétique fondée par des notables (propriétaires fonciers ou bourgeois citadins) au fonctionnement calqué sur celui de l'église catholique et qui évolue vers un nationalisme favorable au Japon, et la secte Hòa Hảo, mouvement à l'idéologie plus sommaire, qui se présente comme un bouddhisme rénové et prédit que les colonisateurs seront défaits par les Japonais. Le système politique et éducatif du Đại Việt (futur « Viêt Nam ») demeure, dans son ensemble, fortement sinisé : le souverain, détenteur du mandat du Ciel, gouverne par l'entremise de lettrés-fonctionnaires, élite méritocratique dont la formation est fondée sur les auteurs confucéens. La combinaison des sanctions internationales et de la mauvaise politique économique du gouvernement vietnamien a des conséquences désastreuses sur le pays, qui doit affronter des situations de famine[238]. Durant la période de la colonisation française, le Viêt Nam est divisé en trois entités administratives : au Sud, la colonie de Cochinchine, placée sous la tutelle directe des lois et de l'administration françaises ; au Centre, l'Annam, théoriquement placé sous un régime d'administration indirecte, le souverain, le mandarinat et les lois étant soumis, comme le Cambodge et le Laos voisins, au protectorat de la France ; au Nord, le Tonkin, sorte de « semi-protectorat », qui évolue vers un régime d'administration directe[84]. Le Conseil colonial de Cochinchine, la Chambre des représentants d'Annam et celle du Tonkin, bien qu'étant des assemblées élues, ne sont ni délibératives ni exécutives. Le Parti continue de contrôler la vie politique du Viêt Nam mais doit désormais se montrer attentif aux changements sociétaux d'un pays en pleine évolution[245]. Cette nouvelle organisation, qui remplace l'ancien Front démocratique indochinois, prend le nom de Viêt Nam Doc Lap Dong Minh Hôi (soit Ligue pour l'indépendance du Viêt Nam), abrégé en Việt Minh[131],[132]. L'invasion du Cambodge conduit d'autres pays à soutenir la politique de rétorsions américaine. En Annam, le nombre d'Européens recensés n'est, en 1937, que de 4 982, ce qui est cependant supérieur aux populations européennes du Cambodge et du Laos. À la demande de la France, le Japon ferme les écoles où étudient les Vietnamiens et expulse Cường Để et Phan Bội Châu. Xuân entretient des contacts avec Bảo Đại (lui-même soutenu par le MRP) mais ses efforts pour constituer une « troisième force » entre l'ex-empereur et Hô Chi Minh sont ruinés par les milieux politiques cochinchinois, qui souhaitent conserver l'autonomie de la colonie. La brutalité du régime sudiste se montre cependant efficace dans un premier temps et réussit, en 1956, à réduire les maquis communistes[193]. L'organisation sociale viêt est divisée par les Chinois en quatre classes : lettrés, cultivateurs, artisans et commerçants. L'arrêt du soutien financier soviétique contribue à pousser le Viêt Nam de se retirer du Cambodge : les dernières unités de l'Armée populaire vietnamienne évacuent le territoire cambodgien en 1989, mettant un terme à l'une des principales causes de l'isolement diplomatique du Viêt Nam. Le nouvel État est baptisé Đại Cồ Việt : « Đại » est une expression d'origine chinoise signifiant « grand », et « Cồ » un mot vietnamien signifiant également « grand », d'où l'expression hybride de Đại Cồ ; le nom simplifié de Đại Việt, soit « Grand Viêt », est adopté en 1054[24]. Paul Bert prend des mesures pour associer les Vietnamiens à la gestion de leur pays : il crée notamment un conseil de notables, qui ne dispose cependant pas d'un pouvoir réel. La ligne conservatrice entrave cependant la mise en œuvre de certaines directives du Đổi mới et les quelques revues apparues à la faveur du relatif vent de liberté sont vite contraintes à fermer. En avril 1992, les États-Unis autorisent les ONG américaines à intervenir au Viêt Nam ; en juillet 1993, ils mettent fin à leur veto aux transactions financières des organismes internationaux avec le Viêt Nam. Le maïs, deuxième production agricole, est également exporté. Les Bình Xuyên, généralement présentés comme une secte, sont moins un mouvement religieux qu'une organisation criminelle, qui contrôle le trafic de drogue à Saigon[118],[119]. Dans l'ensemble des territoires colonisés, les Français s'appuient sur un fonctionnariat autochtone : bien que relativement nombreux, les fonctionnaires français ne sont pas suffisants pour assurer l'administration de la colonie et des deux protectorats. Henry Kissinger et Lê Đức Thọ, pour cet accord, reçoivent conjointement le prix Nobel de la paix, que Lê Ðức Thọ n'accepte cependant pas[224],[222],[225].