J.-C., avec des philosophes, tels Platon (-427 à -347) et Aristote (-384 à -322) ou des historiens tels Thucydide (-460 à -395) qui commencent à théoriser les affaires de la Cité, ce qui se rapporte par extension à la science du gouvernement. Le zoo de Chester, en Angleterre, a accueilli avec joie la naissance dâun rhinocéros noir de lâEst. Une fois le monopole affermi, arrive ce qu’Elias appelle la publicisation du monopole, lorsque l’État se dote d’une administration et de budgets publics. Problématique de la démocratie en Afrique. On voit que l’État est là le produit d’une dynamique sociale endogène. Les premiers penseurs politiques tels que Thucydide, Platon ou Aristote adoptent une attitude visant à établir les faits et à définir les concepts avec un souci de rigueur significatif. 7Le premier obstacle au développement de la science politique en Afrique résulte de l’atrophie du cadre institutionnel. 34 Lire à titre d’exemples Comi Toulabor, « Jeu de mots, jeu de vilains : lexique de la dérision politique au Togo », Politique africaine, vol. 29Il s’appuie sur Zaki Ergas selon lequel. 1La science politique demeure marquée par le regroupement des chercheurs en aires régionales1. On peut faire ici abstraction des critiques formulées contre ce modèle, en raison entre autres de son ethnocentrisme, de son évolutionnisme et de ses prétentions explicatives si larges, qu’il n’a pas permis de saisir la vraie nature du politique en Afrique. Dans les autres cas, le registre est celui de l'essai ou du commentaire politique. Gazibo, Mamoudou. 5 Paul Zeleza, Manufacturing African Studies and Crises, Dakar, Codesria, 1997. Cependant, ce modèle a aussi ses faiblesses et n’a pas vraiment permis « d’étudier l’Afrique pour elle-même ». Au XIXe siècle, ils se spécialisent dans des domaines particuliers. Cependant, ces efforts ne se traduisent pas par l’émergence de cadres conceptuels et de schémas théoriques qui serviraient de matrices à partir desquelles une communauté autonome de chercheurs africains pourrait élaborer des études d’envergure et procéder à des développements théoriques et conceptuels. Thématique Architecture, urbanisme et aménagement, Thématique Gestion, marketing et communications, Thématique Santé, médecine, sciences infirmières et service social, Par auteurs, Par personnes citées, Par mots clés. La crise de la fiscalité, la disette, les mouvements de population qui accompagnent ces recompositions laissent penser qu’il s’agit d’une simple lutte entre prédateurs et que, à ce titre, elle ne conduira ni à la prospérité ni à la démocratie. Il faut rappeler que câest un des enseignants de lâécole des sciences politique, André Siegfried qui est aujourdâhui considéré comme le fondateur de la science politique française avec tableau politique de la France de lâouest paru en 1913. © Presses de l’Université de Montréal, 2010, Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540. Pour un exemple d'application de cette démarche, voir le classique Elias, Norbert, Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, https://gallica.bnf.fr/html/und/droit-economie/pensee-politique-du-siecle-des-lumieres?mode=desktop, Association internationale de science politique, Association française de science politique, International Association for Political Science Students, Canadian association of political science/Association canadienne de science politique, Portail des sciences humaines et sociales, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Science_politique&oldid=178297173, Catégorie Commons avec lien local identique sur Wikidata, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Page pointant vers des bases relatives à la recherche, Page pointant vers des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, Goodin, R. E.; Klingemann, Hans-Dieter,eds. OpenEdition est un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. 10Du point de vue du développement de modèles d’analyse, des efforts sont faits en Afrique, certes : par exemple, par le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales (CODESRIA) basé à Dakar, ou par Polis, La Revue camerounaise de science politique. 1, no 3, 1981, p. 55-71 ; Jean-François Bayart, « La revanche des sociétés africaines », Politique africaine, no 11, 1983, p. 95-127. C’est le cas de la problématique de l’importation des modèles institutionnels abondamment traitée à la suite notamment de Bertrand Badie, qui insiste sur l’idée que l’État est une construction occidentale singulière, que par conséquent il est exogène dans les contextes non occidentaux et qu’il faut chercher sa nature dans les mécanismes de son importation et de son adaptation aux nouveaux contextes27. Elle offre en outre une position clé de plateforme régionale pour conduire des recherches en Afrique australe. Naissance et évolution dâune institution panafricaine » , Histoire de la recherche contemporaine [En ligne], Tome VIII-n°2 | 2019, mis en ligne le 15 mars 2020 , consulté le 21 décembre 2020 . Il existe une relation étroite entre les sciences de lâunivers et la pensée 28 Dominique Darbon, « L’État prédateur », Politique africaine, no 39, 1990, p. 37-46. Si au départ il s’agissait de créer une forme d’États-Unis d’Afrique, le projet des années 1960 sera finalement, dans la pratique, plus modeste. Les phénomènes géologiques racontent notre planète née il y a 4,56 milliards d'années. Au lendemain de la vague des indépendances des années 1950-1960, l’idée intégrationniste des précurseurs afro-américains est remise au goût du jour par les dirigeants africains. Les présentes analyses et réflexions, pluridisciplinaires, démontrent, à merveille, le rôle de la science, en particulier de la « science sociale », selon le mot de Durkheim, dans cette renaissance ou, pour utiliser le langage à la mode dans notre continent, dans cette émergence. L'État se développe et acquiert au fil du temps de nouvelles compétences, d'où un développement de l'administration. Les cadres d’analyse. Cette vision a le mérite de mettre en exergue des limites qui sont incontestables. Le contrôle des naissances est l'ensemble des diverses politiques gouvernementales nationales ou étatiques visant à la modification du taux de fécondité d'un pays. En général, l’étude des modes populaires d’action politique ne vise pas tant à montrer la résistance de la société, même si certains auteurs comme Bayart parlent de revanche des sociétés, qu’à montrer que la société n’est pas amorphe même en contexte autoritaire, idée déjà présente chez les sociologues des totalitarismes tels que Hannah Arendt. 39Même si elles relèvent épistémologiquement d’approches différentes – nous les étudierons différemment plus loin –, les études de l’intégration et celles des conflits sont pourtant indissociables d’un point de vue historique autant que normatif dans le contexte africain. En effet, la démocratie n’est pas une affaire de tout ou rien, et s’il est indispensable de relever les limites pour pouvoir corriger les trajectoires négatives, il faut aussi analyser les micromutations éventuelles. En effet, puisque les indépendances ont débouché sur des États héritant d’institutions formellement similaires aux modèles occidentaux, on les a considérés – dans cette ambiance de recherche de la comparabilité – comme démocratiques, en se référant aux constitutions qui prévoyaient généralement le multipartisme et les libertés caractéristiques d’un État démocratique. Cette conception permet à Almond et ses collègues de traiter dans une même étude à la fois de la France, de la Grande-Bretagne, de l’URSS, de la Chine, du Mexique et de la Tanzanie, tout comme ils auraient pu traiter de l’Égypte ou de la Somalie. L’état des sources bibliographiques y est tel que même la réalisation d’un travail monographique relève de la gageure. Le type idéal de patrimonialisme a l’avantage de permettre de subsumer ces diverses pratiques dont certaines se recoupent d’ailleurs largement sur la base de la confusion entre privé et public31. Martin Mourre, « Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA), ou la volonté de savoir en Afrique pour lâAfrique. En réalité, soutenaient les développementalistes, les pays africains se situaient loin sur une échelle d’évolution, mais étaient néanmoins engagés dans le même processus de modernisation que celui par lequel sont passés les systèmes occidentaux. Les États africains peuvent varier dans leur idéologie, leur développement économique, leur style de leadership, mais ils ont tous d’une façon significative un noyau patrimonial commun32. Ce siècle si particulier a vu naître et proliférer certains des plus grands maîtres de la pensée, tels que Rousseau, Voltaire, Condorcet, Diderot, Kant, pour ne citer que ceux-là. Néanmoins, la pensée « politique » est alimentée par un certain nombre de paradigmes. 24Concernant la tentative de compréhension des dynamiques économiques et politiques africaines, ce modèle d’analyse a eu le mérite d’attirer l’attention des chercheurs sur les inégalités politiques et économiques à l’échelle internationale en accordant, plus que ne le fait le modèle développementaliste, leur place aux économies et processus des pays africains. Par conséquent, la question de leur légitimité, de l’existence d’un sentiment national, de la spécialisation de leurs administrations et de leur capacité à contrôler leurs espaces périphériques fragmentés sur le plan ethnique, religieux et économique était épineuse. Son livre sur « l’Etat ailleurs » publié au début des années 2000 le positionne comme une référence internationale en la matière. Lisez ce Monde du Travail Dissertation et plus de 247 000 autres dissertation. Lisez ce Monde du Travail Dissertation et plus de 247 000 autres dissertation. Introduction En Afrique, les pouvoirs militaires dominaient les régimes politiques. 42 Francis Akindès, Les mirages de la démocratisation en Afrique subsaharienne francophone, Paris, Codesria-Karthala, 1996, p. 45. Devant faire face à la difficulté d’appliquer aux nouveaux pays les concepts habituels liés à l’État et aux institutions formelles qui constituaient les thèmes de prédilection de l’approche institutionnelle dominante aux États-Unis jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les théoriciens du développement politique ont cherché à forger des concepts permettant de saisir toutes les situations, occidentales comme extraoccidentales. Les réflexions sur la société civile, les formes d’expression du politique et de résistance aux régimes autoritaires ont balisé le terrain. Francesco Guicciardini, Paolo Paruta, Giovanni Botero, qui le premier mentionne l'expression « raison d'État », la moralité en sus, s'inspirèrent de ses écrits. De façon directe ou indirecte ils ont su insuffler un esprit nouveau, critique et emprunt d'idéalisme qui a à jamais bouleversé nos conceptions de la Res Publica et de la façon dont le pouvoir doit s'exercer. Cette situation dans le contexte francophone doit beaucoup à l’influence sur les universités africaines, exercée moins par les politologues que par les juristes français, souvent peu enthousiasmés par l’idée d’une science politique autonome et concurrente du droit. Or, ce pur formalisme a vite montré ses limites puisque le droit proclamé était loin d’être appliqué et respecté26. Dans cette perspective, la démocratisation coule par conséquent comme un long fleuve tranquille selon l’expression consacrée, puisqu’elle est considérée comme une nécessité inscrite dans l’ordre de l’évolution historique. Par une étude originale, l'auteur rompt avec l'approche africaniste. Il s’agissait d’étudier les dynamiques sociales, la manière dont les gens ordinaires « participent » à la politique dans des systèmes politiques autoritaires qui n’offrent pas de canaux traditionnels de participation comme l’élection, les manifestations et le débat. Ces systèmes comportent des structures diversifiées et ces structures remplissent des fonctions13. Deux des auteurs qui ont le plus contribué à cette entreprise sont Walter Rodney et Samir Amin25 qui, comme André-Gunder Frank pour l’Amérique latine, expliquent le sous-développement de l’Afrique comme un produit du développement des pays capitalistes occidentaux en vertu des mécanismes de l’échange inégal. Ils ont pour principal objet la stratification sociale. Certains auteurs y ajoutent les études stratégiques. Cette thématique de la société annonce, en quelque sorte, l’ouverture politique des années 1990 sur le continent. Cette figure est constamment concurrencée dans son rôle d'ordonnateur de l'espace politique par la figure papale, en construction tout au long de la période et qui finira par revendiquer une prééminence sur l'ensemble des princes, avant de disparaître momentanément et d'être soumise au travers des déchirures qui lui sont imposées au XIVe siècle. Contrairement à cela la Chine a pratiqué la po⦠Le modèle est évolutionniste dans la mesure où on considérait ces systèmes comme placés selon leur niveau, sur un continuum menant au développement politique. 8En Afrique de l’Ouest, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont aujourd’hui encore les rares pays, avec les pays anglophones (le Nigeria, le Ghana et surtout l’Afrique du Sud), à disposer de départements de science politique fonctionnels. Cet intérêt pour les relations sociales et non seulement pour l’État est aussi par exemple celui de Michael Bratton38. Avant 1980, ce furent surtout de grandes théorisations qui ont été tentées sur ces questions – le développementalisme et la théorie de la dépendance sur le développement et le modèle centre-périphérie sur l’État –, alors qu’après 1980, en raison de l’épuisement des grandes théories, l’accent a été mis sur des théories de moyenne portée consacrées à la politique. Cette évolution de la francophonie linguistique vers la francophonie politique a permis à cette organisation d'élargir sa sphère d'influence en admettant en son sein de pays non francophones. Ce modèle a servi à trouver un nouveau mode d’insertion de l’Afrique dans les études comparatives, avec la même arrière-pensée ethnocentrique. Très souvent, les analystes ont ainsi pris le contre-pied des études précédentes, tendant à relativiser la pertinence du droit et des institutions dans les contextes africains. Emergence, démocratie et développement sont trois concepts au centre de tous les discours des chercheurs et des politiques en ce début du 21 e siècle. Jean de Salisbury, dans le Policraticus, aborde la question de la responsabilité des rois vis-à-vis de leurs sujets (même s'il défend le droit de ceux-ci à punir les responsables de lèse-majesté), soumis qu'ils sont à la volonté de Dieu et de l'Église et pourrait bien être l'un des premiers à envisager la possibilité du tyrannicide. Ces modèles sont entrés rapidement en crise lorsqu’il est apparu que la plupart des pays nouvellement indépendants ne prenaient pas le chemin balisé par les pays occidentaux, à savoir celui du développement économique et de la démocratie. Lâhistoire de la science politique montre une évolution des méthodes utilisées qui sâinscrit néanmoins dans une certaine continuité du point de vue de la rigueur de lâanalyse. 8, numéro spécial, 2001, et sont repris avec l’accord de l’éditeur. En dépit de ces changements, Patrick Chabal parle de faillite des paradigmes3 et Wosene Yefru considère que les 40 dernières années depuis les indépendances ont été marquées par une paralysie de l’analyse4. L’analyse des conflits était, dans ce sens, basée essentiellement sur l’utilisation de facteurs identitaires46 et l’analyse de l’intégration revenait souvent à celle de l’État et de la souveraineté. Il montre qu’au départ, dans l’Europe féodale entre les XIe et XIIIe siècles, existe ce qu’il appelle la phase de la concurrence libre18. Lâaffaiblissement des structures locales de pouvoir en Tunisie, quâil soit lié à la centralisation autoritaire ou bien à lâusure des mécanismes de cooptation des élites locales, a fortement contribué à la perturbation de lâéquilibre politique du régime du Président déchu Ben Ali. On s’est rendu compte qu’il n’y a pas de dichotomie entre tradition et modernité, ni d’évolutionnisme, mais des processus plus complexes, dont Guy Nicolas par exemple, se fondant sur l’exemple du Nigeria, a tenté de rendre compte en proposant le concept de « nations à polarisation variable », pour montrer que la construction de l’État peut coexister avec un pluralisme identitaire22. 18 Norbert Elias, La dynamique de l’Occident, p. 43. 9 Bertrand Badie, Le développement politique, 3e édition, Paris, Économica, 1984. Saint Bonaventure, quant à lui, conciliait l'origine divine de l'autorité et le système électif ; il soulignait les dangers du système héréditaire et insistait sur l'idée que généralement les chefs élus sont les meilleurs. 24 André Gunder Frank, Le développement du sous-développement en Amérique latine, Paris, François Maspero, 1969 ; Fernando Henrique Cardoso et Enzo Faletto, Dépendance et développement en Amérique latine, Paris, PUF, 1969. 22 Guy Nicolas, « Les nations à polarisation variable et leur État : l’exemple nigérian », dans Emmanuel Terray (dir. Il a également mis l’accent dès 1954 sur un phénomène qui sera ensuite au cœur des théories de la dépendance, à savoir l’échange inégal entre le Nord et le Sud. 7 John Harbeson, « Africa in World Politics: Amid Renewal, Deepening Crisis », dans John Harbeson et Donald Rothchild (dir. ), Power in Africa: An Essay in Political Interpretation, Londres, McMillan, 1992, p. 11. ), L’État contemporain en Afrique, Paris, L’Harmattan, 1987, p. 157-174. Cette industrialisation donne naissance à une science sociale indépendante. 23Ce modèle concerne l’Afrique, car les analyses sur l’Amérique latine produite par des auteurs tels qu’André-Gunder Frank, Fernando Cardoso et Enzo Faletto, entre autres24, ont été étendues à l’Afrique en tant que maillon de la périphérie dominée. La religion et les controverses qui lui sont liées en est un. Par contrecoup, le rejet de l'étude mesquine des procédés contemporains permit à des courants d'idées totalement différents et novateurs d'émerger[réf. 22Le modèle centre-périphérie a inspiré l’émergence de la théorie de la dépendance. L’Afrique est un continent qui couvre 6 % de la surface de la Terre et 20 % de la surface des terres émergées.Sa superficie est de 30 415 873 km 2 avec les îles, ce qui en fait la troisième mondiale si l'on compte l'Amérique comme un seul continent. 16Cette conception dénote l’ambition de ces concepts, destinés à rendre possibles des travaux de grande portée comparative et qui réunissent à la fois pays socialistes, démocraties avancées, pays autoritaires du Nord et du Sud dont l’évolution est diverse.