En cela, son propos ne dédaigne pas l’omission, voire le cynisme. Ainsi, ce n’est qu’en 1964 que les archives sur le sujet ont été rendues publiques en RFA[7] et un ouvrage consacré aux prisonniers de guerre – Geschichte der deutschen Kriegsgefangenen des Zweiten eltkrieges, vol. Qui plus est, la Convention internationale de Genève doit être respectée, cependant que règne au sein des États-majors alliés une germanophobie latente partagée, semblerait-il, par le général Eisenhower lui-même[19]. La situation alimentaire dans le théâtre est extrêmement critique », Pour une France blessée dans son orgueil, il était alors peut-être difficile de reconnaître qu’elle devait une partie de sa « renaissance » économique à ses anciens ennemis, Cette mise en cause des autorités françaises a peut-être conforté les historiens français dans leur « silence », Mais c’est surtout la question des rations alimentaires qui fâche, D’après un documentaire allemand réalisé en 2004. Le témoignage de cet ancien prisonnier mineur, Eugen Idler, est éloquent[142] : « Je pense à un moment particulier. Ainsi, d’après un article paru en juillet 1947 dans « Témoignages chrétiens »[333], les prisonniers éprouvent du ressentiment envers ces Français qu’ils perçoivent comme des « vaincus » incapables de les traiter aussi bien que les Anglais ou les Américains. Par ailleurs, au sortir de la guerre, faire un tant soit peu preuve sympathie pour les Allemands, c’est prendre le risque d’être perçu comme un « collabo »[131]. Cette idée a probablement germé sitôt arrivés et mis au travail les premiers prisonniers livrés par les alliés. Ce « Comité national Allemagne libre » fut créé en URSS en juillet 1943 à l’initiative du Comité central du Parti communiste allemand en exil, autrement dit sous l’égide des autorités soviétiques[351]. Certains historiens considèrent d'ailleurs que le nouveau gouvernement a isolé le PCF de manière à pouvoir bénéficier de ce plan : les Américains n’auraient vraisemblablement pas proposé leur aide à un gouvernement européen comptant parmi ses membres des communistes. Le statut de « travailleur libre » est proche de celui accordé aux étrangers employés en France : mêmes droits sociaux et salaires indexés sur celui des Français. Il s’agit de les associer à la Reconstruction nationale. À cette époque et dans le Nord, on ne juge donc pas opportun d’employer cette masse de travailleurs dans l’industrie ; l’extraction charbonnière est la grande priorité[77]. Toujours est-il qu’un certain nombre des travailleurs libres non rentrés d’Allemagne semblent proposer à un compatriote de prendre leur place en France. Il est par ailleurs difficile de procéder à une synthèse globale tant la diversité des secteurs économique à étudier est grande : agriculture, extraction minière ou bien encore construction immobilière. Or les prisonniers de guerre allemands, sitôt libérés, n’ont jamais formé un groupe social établi. Dans le secteur agricole, on dénombre 1 771 libérations et aucun optant. Enter your mobile number or email address below and we'll send you a link to download the free Kindle App. IC = ((salaire de comparaison x 300 jours) / 365 jours) – éventuels frais déductibles (nourriture, entretien, garde). Archives départementales du Nord (Lille) (archive citée Grégory Philippe), Côte 27W38347/1 - Note adressée au commissaire de la République de Lille, 11 décembre 1945. Que l’on soit jeune ou vieux – dans notre communauté forcée, les âges s’étalaient de 26 à 45 ans – on commençait à ne plus comprendre le monde ». Dans le même temps, la résistance s’est organisée et préparée à la future libération. Davantage encore qu’au moment de la campagne de presse nationale de septembre avec laquelle elles avaient dû composer, les autorités semblent néanmoins véritablement s’efforcer d’améliorer les conditions de détentions de PG. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Série Z 22, Courrier de la National Catholic Welfare Conference à l’ambassadeur français en poste à Washington. En cas d’évasion, l’employeur doit verser une prime de capture, instaurée dès novembre 1943. Il témoigne de ce qu’a pu être l’efficacité de cette traque, à tout le moins à l'échelle de la Direction Régionale des Prisonniers de guerre de Rennes, en 1948. On trouve dans ce versement de très nombreuses copies de circulaires émises par le ministère du Travail. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/86, Expéditeur et destinataires inconnus, Expéditeur présumé : Ministère des Affaires étrangères, Document non daté mais vraisemblablement émis début 1947. Il s’agit des SS blanchis de tout soupçon de crime de guerre et s’étant illustré par des actes de courage au cours de leur détention (opérations de déminage, sauvetage de vies françaises entre autres choses). Fondé au XIXe siècle en Grande-Bretagne, le YMCA est une association d’origine religieuse à caractère social. Ne me retrouvais-je pas, après une éternité, dans un espace où des hommes libres vivaient leur quotidien ? À l’étranger la même année, le Comité international de la Croix-Rouge rappelle l’article de la Convention de Genève qui stipule que les PG doivent être libérés si tôt la paix rétablie[326]. L’employeur et ses deux employés étaient – fort heureusement – absents, mais par mesure de sécurité les deux PG sont transférés à leur camp de rattachement. Il explique la croissance de l’effectif total jusqu’en octobre-novembre 1945 par les livraisons massives des Alliés, puis la première baisse par les rétrocessions de la fin 1945 (70 000 hommes). Or ce dernier se risque à écarter le PCF du nouveau gouvernement, provoquant l’ire des milieux communistes. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/87, Courrier du ministère des Forces armées au ministre de l’Intérieur, « Demande de transformation en travailleur libre présentées par des PGA SS », 16 juin 1948. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/86, Journal. C’est dans un monde bouleversé et à reconstruire, que près d’un million de prisonniers de guerre allemands vont être amenés à travailler pour la France jusqu’à la fin de l’année 1948. Ces prisonniers assisteraient la fermeture des dépôts avant la libération totale des prisonniers. La ration quotidienne des prisonniers passe – officiellement – de 1 600 calories en août à 1835 en octobre[161]. (...) Cette anecdote montre qu’il y avait, quand même, une certaine communauté de vie sur cet îlot flottant qu’est un bateau, où les gardiens étaient soumis aux mêmes règles que les prisonniers ; le partage rapproche les hommes. Comme le souligne Joseph Rovan[486], plus la période de captivité a été longue, plus la réinsertion est difficile. À l’inverse de la France, un organisme indépendant, le Young Men's Christian Association, fut directement associé, et financé à cet effet, à la mise en place des activités sportives et culturelles destinées aux prisonniers ainsi qu’à la promotion des valeurs démocratiques[357]. S’il est vrai, comme il l’a été dit, que la majorité des anciens prisonniers ont probablement désiré tourner la page de leur expérience française, certains ont néanmoins tenté de publier leurs récits autobiographiques. La question serait plutôt de savoir dans quelle proportion ces chiffres ont pu être sous-estimés. Nous sommes restés debout pendant une journée dans une gare de marchandises à Paris. De plus, conséquence de ce partage de pouvoir, le rédacteur en chef, initialement choisi par le SPG, devient directeur de publication, cependant que le nouveau rédacteur en chef est nommé par le ministère du Travail. À 112 francs pour l’administration d’État (circulaire I25 B2 du 5 décembre 1945) ; L’indemnité appliquée aux administrations départementales s’applique sur le régime accordé aux employeurs privés ; Les administrations communales sont, quant à elles, exonérées de l’indemnité compensatrice et sont même subventionnées à hauteur de 50 % pour les dépenses représentées par l’hébergement, l’alimentation et l’entretien des PG qu’elles ont à charge (circulaire 689 du 5 septembre 1945). L’administration des prisonniers de guerre voit le jour en 1943 avec les premières captures massives de prisonniers en Afrique du Nord. Surtout, comme nous l’avons souvent remarqué, les rapports sont souvent cordiaux entre employeurs et employés – en particulier dans le milieu agricole – et les employeurs français sont généralement satisfaits du travail rendu. Mais en 1947, les pressions diplomatiques en vue de faire libérer les PG détenus en France deviennent aussi le fait d’autres nouveaux régimes communistes eux-mêmes[391]. Les syndicalistes laissent « aux autres membres de la Commission la responsabilité d'un geste qui dénote de leur part, un manque de mémoire qu’[ils se]permettront d'apprécier et de juger ». Aucun document officiel atteste, du reste, de cette libération anticipée pour cette catégorie de prisonniers, libération en nombre probablement très restreint si jamais elle a été appliquée. Ainsi, fin mars 1945, le ministère des Affaires étrangères adresse une lettre au président du Comité international de la Croix-Rouge pour lui témoigner de la volonté française de traiter au mieux les prisonniers allemands[34]. Il n’en demeurait pas moins quelques divergences. Les autres prisonniers dans le wagon restaient impuissants et les gardes américains riaient. »[347]. Sylvia Bjorkman, « Report on Camp "W": Internment Camp "100" North of Lake Superior in World War II », John O. Buffinga, « The War Prisoners’Aid of the. Mais l’oubli de l’épisode de la détention des prisonniers allemands ne saurait s’expliquer par le seul poids qu’exerce l’histoire du XXe siècle sur l’identité et la mémoire collectives ; le groupe social constitué par les PG a pu jouer un rôle clef dans l’oubli. Pour ce qui concerne les autres secteurs placés sous le contrôle de l’État ou de l’armée, les informations manquent, mais il est très probable que là aussi, l’indemnité compensatrice n’était pas appliquée. En mai 1945, un Parisien ne reçoit en moyenne que 1 515 calories par jour[88] alors qu’un individu au repos a en moyenne besoin de 2 300 calories journalières[89]. Puisque le général Buisson évoque le déminage, il convient de commenter les effectifs qui y sont employés, encore qu’il apparaisse clairement que ce secteur ne se révèle pas – à rebours des idées reçues – très important par ses effectifs. Tous seront libérés dès les débuts de l’année 1946. P. Boutté, E. Briend et O. Gilles, « Les prisonniers de guerre allemands sous autorité française (1943-1948) », Op. Il se composait de responsables politiques et syndicaux, d'intellectuels ainsi que d’un certain nombre de prisonniers guerre allemands, en grande partie des survivants de la bataille de Stalingrad, dont le plus célèbre d’entre eux n’était autre que le maréchal Paulus. Au total, ce sont près de 20 000 prisonniers allemands qui décéderont au cours de leur captivité. J-P. Louvet, Op. À cela s’ajoutent les autobiographies publiées plus récemment, telle celle de Johannes Sticker. Les années 1947 et 1948 ont été celles de la libération progressive des PG. Les autorités ne manquent d’ailleurs pas d’informer directement le président du Comité international de la Croix-Rouge de cette nouvelle mesure. Encore en 1951, le nouvel Office du Haut Commissaire de l’ONU pour les Réfugiés refusera de prendre en charge les Allemands. Une de ses notes administratives se termine en évoquant le souhait du ministère des Affaires étrangères de faire prochainement part de ce projet de mise au travail dans les houillères au directeur des mines et au ministre du Travail. En effet, les ministres des affaires étrangères et des finances s’étaient alors concertés à ce sujet[477]. Les séquelles de la guerre ne sont encore que trop présentes : la France doit réorganiser toute son administration, relancer son économie et assainir la situation politique. La déclaration de ce témoin, par ailleurs femme du responsable du commando, a été consigné par Jean-Paul Louvet[316] : « Elle se remémore particulièrement, le premier contact en tenue de l’armée allemande, totalement démunis (aucun change) et leurs corps parsemés de nombreux anthrax et parasites. Les autres employeurs, jugés non prioritaires, doivent se partager les 7 % de prisonniers restants. Le problème représenté par les millions de réfugiés et de déplacés allemands ont pourtant constitué un très lourd fardeau pour l’Allemagne d’après-guerre. À titre de comparaison, sont détenus en France, en ce même mois d'octobre 1945, seulement 50 500 prisonniers italiens, 50 000 Autrichiens, 10 000 Hongrois et quelques milliers de Roumains. Londres s’y refusant, les autorités allemandes décident de procéder, symboliquement, à l’enchaînement des prisonniers ressortissants du Royaume-Uni et des dominions. D’après les dires de Hegesweiler [un prisonnier allemand, membre de la police du camp] qui était, comme on l’a dit, occupé à l’enregistrement de la cage 1, le nombre maximal de morts par jour a été de 57 [pour une capacité du camp de 50 000 hommes] (...) La famine dans l’ensemble du camp était grave. Concernant la nourriture, elle était rationnée pour tout le monde en France et pour nous aussi. Il comprend un effectif de 350 prisonniers, auxquels s’ajoutent les officiers. En 1947, le problème du ravitaillement est toujours d’actualité, tout comme celui de l’inflation. Il n’était pas étonnant que des camarades craquent lorsque la soupe quotidienne d’épluchures de pommes de terre les poussait à des actes de désespoir à cause des douleurs nocturnes d’estomac et de la constipation douloureuse. Toujours est-il qu’en juin 1945, la communauté internationale ne se préoccupe guère de savoir si l’emploi de prisonniers de guerre allemands est juste ou non : l’heure est aux bilans, à la Reconstruction et la guerre se poursuit encore en Asie. À partir de 1938 s’ouvrent, en France, des camps où sont non seulement internés les réfugiés espagnols mais aussi d’autres réfugiés politiques dont on juge l’opinion politique douteuse et dont on redoute qu’ils ne poussent la France à la guerre[505]. Le général aborde rapidement la question du bilan économique : « il est évidemment positif, puisqu’il est représenté par les centaines de milliers de travailleurs de PG qui ont fourni à la France des centaines de millions de journées de travail. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/89, courrier du ministère de l’Industrie au ministère du Travail, 16 mai 1945. Enfin, un certain nombre de prisonniers était directement employé par des particuliers, notamment des commerçants, et ce pour diverses tâches. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Série Z 22, Courrier du ministère des affaires étrangères au ministère des armées, 23 mai 1946. Archives départementales du Nord (Lille) (archive citée Grégory Philippe), 27W38631/1, rapport de la direction générale de la sûreté nationale, Douai, 10 août 1945. Au cours des premières semaines, les réactions des travailleurs sont parfois très hostiles à la nouvelle main-d’œuvre : en juillet 1945, les mineurs d’Ostricourt menacent de faire grève si les 800 nouveaux PG ont droit aux mêmes égards[139]. Ces arguments ne jouent plus pour le désobusage et le débombage d'engins qui pour la grande majorité ne sont pas d'origine allemande et n'ont pas été utilisés dans les opérations de guerre allemandes. En septembre, l’état de santé des nouveaux arrivants semble tout aussi lamentable. La raison la plus vraisemblable tient probablement aux accointances, réelles ou supposées, du CALPO avec les communistes. Le ton est donné, la presse nationale s’empare du sujet. D’après ce rapport, de mauvaises conditions sanitaires sont alors et encore à déplorer dans quatre ou cinq camps. FELDBLUSE, LA VAREUSE DU SOLDAT ALLEMAND 1933-1945 ... Enfin, de nombreux clichés d’époque et des reconstitutions illustrent les changements d’apparence graduels du soldat allemand au combat. Deux exemples retrouvés dans les archives de la Nièvre d’un PG employé comme jardinier par un habitant de Nevers en mai 1945. Au total, « dans le cadre de cette loi, 1,8 million de dossiers ont été examinés jusqu’ici [1963], et le montant des prestations s’élève à 1 085 milliards de DM ». Dans les deux cas, l’étude se décompose d’une part en un bilan financier – les sommes dépensées et récoltées directement par l’État – et d’autre part en un bilan économique prenant en compte l’apport des millions de journées de travail fournies. Par d’autres, ils pouvaient être perçus par d’autres comme ceux n’ayant pas su empêcher la défaite de l’Allemagne. Se définissant comme proche du général de Gaulle à ses débuts, ce parti de tendance démocrate-chrétienne est la seule opposition aux deux partis de gauche que sont le PCF et la SFIO (Section française de l’Internationale socialiste). Dès le mois de janvier, on prépare donc des deux côtés, français et américain, la livraison de la première tranche de 30 000 hommes. Dans cette logique, la renaissance annoncée de l’État allemand – la République Fédérale d’Allemagne est fondée en 1949 – ne pouvait que constituer un poids supplémentaire en faveur de la libération des prisonniers. Or l’opinion des journalistes, qui influent sur l’opinion publique, n’est pas sans effets sur le sort des prisonniers. Price: EUR 45.50 (approx C $70.96) View original item. Le chiffre réel est probablement plus proche de 800 calories journalières[91]. Elles comprennent qu’il en va de l’intérêt national de traiter au mieux ces prisonniers : l’image internationale de la nouvelle France en dépend. Tous ne sont pas sous le contrôle des autorités françaises : les Américains ont installé et possèdent un certain nombre de camps de prisonniers en France. WW2 soldat allemand casque Château Gontier Frankreich 2wk 1939/1945 sont sur eBay Comparez les prix et les spécificités des produits neufs et d'occasion Pleins d'articles en livraison gratuite! Tous ces services sont directement placés sous le contrôle de la direction régionale qui dépend elle-même du commandement militaire de la région. En France, contrairement aux pays alliés où l’on a tenté de faire des prisonniers les nouveaux vecteurs de l’idéal démocratique, l’effort consacré à la rééducation est moindre. C’est ce qui explique qu’en trois années, un certain nombre ferme après que soit menée une réorganisation permettant probablement un maillage territorial plus rationnel. Il convient donc de tenter d’expliquer cet « oubli collectif ». Cet avis est partagé par l’un des témoins interrogés dans le cadre de mon travail, Egon Greisner. W Ce sujet a déjà été étudié dans la présente revue à deux reprises : Guerre biologique (1933-1945). Qui plus est, l’absence des prisonniers de guerre français et des déportés s’est fait durement sentir[57]. En février 1948[457], on dénombre pour la région Nord en plus des 21 000 derniers prisonniers allemands et des 7 000 travailleurs libres allemands : 5 000 Italiens, 5 000 étrangers expulsés en Allemagne, 1 200 Marocains et 600 Kabyles. Mais avant d’en arriver au stade du placement chez un employeur, chaque candidature de PG pour le travail libre est examinée par une « commission de criblage ». Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/84, courrier du ministre du Travail au ministre de la guerre (Direction Générale des Prisonniers de Guerre), « Retrait de PG », 19 juillet 1947. cit., page concernée : Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/84, Courrier du Ministre du Travail au Ministre de la Guerre, Direction Générale des Prisonniers de Guerre, 14 février 1947. Certes, les nouvelles instructions ministérielles ont été prises en compte, mais même en étant appliquées, un prisonnier hospitalisé à Limoges ne reçoit qu’en moyenne 1 750 à 1 800 calories – et ce en doublant la quantité de légumes d’une ration normale – alors même qu’un malade a besoin de 2 800 à 3 000 calories par jour pour se rétablir. Mais le début de la guerre froide et son climat insurrectionnel ont de lourdes répercussions dans la région, nous l’avons déjà évoqué. Il est prévu de livrer 60 000 Allemands dès ce mois et 100 000 en mars. Pour preuve du caractère irrévocable de ce statut juridique, le ministre du Travail rappelle vivement à l’ordre les administrations locales lorsqu’il apprend que des travailleurs libres poursuivis par la justice ont été internés dans les dépôts réservés aux PG, en attendant leur procès. L’auteur du rapport considère néanmoins que la plupart des prisonniers semblent renoncer au nazisme. Quoi qu’il en soit, à partir de 1946, les autorités se montrent beaucoup plus respectueuses des recommandations du Comité international de la Croix-Rouge. Il est à noter, par ailleurs, qu’il n’est plus fait référence, dans les témoignages, à cette pratique du troc qui s’était mise en place au cours du premier semestre 1945 dans les camps de prisonniers, preuve que les prisonniers n’éprouvent plus la nécessité de « vendre » leurs effets personnels[324]. Néanmoins, les séries de chiffres sur lesquelles l’auteur s’appuie ne sont pas publiées. N’oublions pas, par ailleurs, que la détention de prisonniers de guerre n’est pas l’apanage de la France et des seuls combattants allemands. Archives départementales du Nord (Lille) (archive citée Grégory Philippe), 33W38804/49, courrier du Comité départemental de Libération (Comité départemental de Libération), 21 août 1945. »[230]. Il en résultait un manque d’efficacité[71]. De nouveau, citons ces propos, possiblement prophétiques, tenus en 1945 par le ministre affaires étrangères : « Sans le travail de 1 million et demi ou de 2 millions de prisonniers de guerre allemands pendant 5 à 10 ans, la France (…) ne pourra retrouver sa prospérité en profondeur ». Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/85, courrier du ministre de l’Agriculture au ministre du Travail, 16 mars 1947. L’heure est à la réconciliation franco-allemande et l’ennemi d’hier peut être amené à devenir un allié potentiel face aux puissances du pacte de Varsovie. Car si depuis cette date aucun nouvel ouvrage n’est paru en France, la question a cependant été traitée sous d’autres formes au cours des années 1990. Maurice Halbwachs complète cette définition en soulignant que « pour que notre mémoire s’aide de celle des autres, il ne suffit pas que ceux-ci nous apportent leurs témoignages : il faut encore qu’elle n’ait pas cessé de s’accorder avec leurs mémoires et qu’il y ait assez de points de contact entre l’un et l’autre pour que le souvenir qu’ils nous rappellent puisse être reconstruit sur un fondement commun »[512]. À l'instar des commandos miniers, un homme de confiance [en français dans le texte] représente les prisonniers allemands auprès de la direction. Sur le terrain, il semble qu’on ait pris des mesures à la hâte. Le ministère des Forces armées consent tout au plus à laisser jusqu’au 31 décembre 1947, à titre exceptionnel, 50 derniers PG aux opérations de déminage pour les première et septième régions militaires[260]. Ils apportent néanmoins à l’historien des témoignages d’une valeur certaine et complémentaire. C’était vraiment très touchant de voir comment ces deux-là s’étaient occupés de moi ». À ma connaissance, il n’y a pas eu de cours, débats ou projection de film, etc. Ainsi, après la mise en place de camps spéciaux, à la légitimité et à la légalité contestables, par une IIIe République agonisante, la République renaît-elle avec d’autres camps, d’une nature et aux fonctions différente certes. Le livre de Charles Klein[Lequel ?] Archives départementales du Nord (Lille) (archive citée Grégory Philippe), 27W38361/1, courrier du ministère de la Guerre au commissaire de la République de Lille, 2 octobre 1945. Outre l’étude des archives et de la presse de l’époque, l’équipe s’est attachée à récolter des témoignages : ceux d’une quinzaine d’anciens prisonniers auxquels s’ajoutent ceux de civils et de militaires français témoins ou acteurs de l’événement. Il y a lieu de citer un événement local remarquable, d’une part parce qu’il est unique et d’autre part parce qu'il témoigne d’une détresse persistante en cette fin d’année 1945. Les rapports alarmants de la Croix-Rouge sont enfin pris en compte. L’intérêt de ce graphique est de représenter graphiquement les effets des redéfinitions, par le gouvernement, des secteurs économiques prioritaires. J’ignore à quelle période a pris fin cette campagne de recrutement. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . En mars 1945, Raymond Aubrac, grande figure de la Résistance, est nommé, par le GPRF, directeur du déminage. Il n’y a pas à s’en prendre à ma mémoire, ni à la leur. Fiche technique. Ainsi, d’après un article paru en septembre 1948 dans le Rheinische Post, un quotidien démocrate-chrétien, les prisonniers allemands seraient trompés, exploités et escroqués sur leurs salaires sous couvert d’une législation complexe[398]. Quant à la sidérurgie, elle fut aussi élevée au rang de priorité économique mais plutôt qu’à la nationalisation, on eut recours, dans ce domaine, aux concentrations[75]. Toutefois, fait difficile à expliquer, les autorités américaines semblent minimiser le bilan humain : l’article souligne que si de nombreux prisonniers sont « in a state of serious malnutraition », il se contente d’indiquer que « some deaths have occured ». À titre d’exemple, par l’intermédiaire d’une circulaire ministérielle datée du 10 novembre 1947, le ministre du travail espère contraindre certains employeurs agricoles à recruter des travailleurs étrangers en lien et place de leur PGA en leur retirant, en priorité, leurs prisonniers, et en ne les retirant pas avec le même empressement aux agriculteurs ayant déjà signé un contrat prévoyant de substituer le PG prochainement libéré par un travailleur étranger[455]. Cela étant, les Travailleurs libres qui ont déposé des demandes d’introduction familiale se voient souvent opposer un avis défavorable par les autorités municipales, notamment de la part de celles des communes rurales. Éditée par le SPG à sa création en février 1945, le périodique constituerait alors « essentiellement un bulletin de propagande et de publications des instructions édictées par les autorités militaires ». Le soldat allemand 1939-1945 - Page 3 Crosse de Mauser Kar 98K Luftwaffe, CPA Première Armée Française Prisonniers allemands Gebirgsjäger. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Z 22, courrier de l'ambassade de France à Washington au ministère des Affaires étrangères, 12 octobre 1945. Au total, ce sont là les 600 000 prisonniers manquants que les Américains prévoient alors de livrer progressivement[183]. Ailleurs, les propos d’un militant local du Mouvement républicain populaire en Normandie vont dans le même sens[335]. À cet égard, si à gauche la SFIO tente, dans un premier temps, de se rapprocher du parti communiste, les dirigeants socialistes prennent néanmoins progressivement conscience de sa dangerosité supposée ou avérée. Pour ce faire, ces commandos de PG doivent remplir à trois critères : Mais la suppression des commandos communaux n’est, dans les faits, que de courte durée. Le schéma ci-contre indique aussi la présence d’un troisième groupe d’employés : celui du personnel allemand.